L’ atelier est « confortable », presque intime. Un puissant parfum d’essences de bois accueille les visiteurs. C’est dans cet espace, où sont soigneusement stockés guitares, luths et autres banjos en attente d’intervention, que Lucas Farenc travaille. Une barbe fournie masque ses 23 ans et un regard éveil perpétuel illumine son visage. Lucas Farenc est appelé un artisan heureux. Il faut dire que la passion pour la guitare l’a conquise très tôt. À l’âge de 5 ans, il fréquente l’école de musique d’Alès. Une formation solide qui lui permet, à seulement 15 ans, de passer le concours d’entrée à l’école des luthiers de Bédarieux. « Nous étions cent cinquante candidats et il n’y avait que quinze places », se souvient-il. Sa détermination, son goût pour des gestes précis et son niveau musical ont fait le reste.
Un brevet d’artisanat en poche
orientation professionnelle surprenante pour ce lycée plutôt doué étudiant qui, en dehors de sa passion pour la musique, s’explique par une simple anecdote : « Quand j’étais enfant, mon frère a cassé ma guitare. Je l’ai arrangé avec mon père. C’est là que la profession s’est révélée à moi. »
Une Tout au long de sa formation, lors de ses stages en entreprise à Bordeaux, Marseille ou Nîmes, Lucas Farenc a rencontré « des luthiers qui m’ont tous encouragé à poursuivre sur cette voie ». Après le brevet d’artisanat dans sa poche, il retourne à Alès pour y installer son entreprise.
120 heures de travail pour une guitare
Il peut réparer, entretenir ou restaurer tout type d’instrument à cordes : « C’est correct pour l’instrument historique avec la guitare sentimentale qui appartenait au grand-père », résume le luthier. Il est également capable de construire un instrument personnalisé entièrement : « Je propose différentes essences en fonction du son recherché, mais je prends aussi des mesures de la main et du bras du musicien ».
Il a moins de 120 heures de travail pour construire une guitare sèche et 70 heures pour une guitare électrique ; les prix commencent à 2400€ pour la première et 1600€ pour les secondes. » Ma production parcourt toute la France. Je viens de livrer une guitare à Metz et je suis en train d’en construire une autre qui ira à Poitiers », explique le facteur instrument.
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